du jeudi 1er septembre.
Aux Jacobins, un trou grand comme 180 000 baignoiresVue du quinconce, la cavité de béton semble prête à engloutir la cathédrale.
Au-dessus des trois niveaux de parking, on trouvera le théâtre, à gauche.
Dans l'angle au fond, le complexe de cinéma. A droite, les salles d'exposition.
Pas de répit, cet été, pour le chantier de l'espace culturel des Jacobins. Le cube qui
accueillera les niveaux souterrains est presque achevé.
Impressionnant. Neuf mois après le début des travaux, un trou gigantesque a remplacé
l'ancien théâtre municipal. Un trou de 80 mètres sur 100, profond de 16, soit l'équivalent
de 180 000 baignoires... Au printemps, des parois moulées en béton ont été coulées dans
le sol. Elles sont restées invisibles, jusqu'à ce qu'une noria de camions enlève la terre
contenue dans l'immense cube de béton.
Désormais, on voit clairement les parois qui descendent jusqu'à 16 mètres de profondeur.
La cavité accueillera sur trois niveaux les 610 places de parkings du futur espace culturel.
Cet été, une vingtaine d'ouvriers (seulement !) a bossé sur le chantier. Pelleteuses, foreuses,
ponceuses... Tout est mécanisé. L'objectif était notamment de poser les 240 tirants d'acier
destinés à consolider les parois.
Pour prendre une image, c'est comme planter des clous dans les parois de béton pour bien
les fixer contre la terre. Sauf que les « clous » sont des câbles en acier de 350 kg, long de
20 mètres, sur lesquels on coule du béton.
Les derniers des 240 tirants vont être posés ces prochains jours. Ensuite ? D'ici à fin octobre, le
dernier « tas » de terre va être retiré. Surtout, le radier (le fond de la boîte en béton) va être
réalisé au-dessus de centaines de pieux coulés dans le sol, là encore pour consolider l'ensemble.
Avant la fin de l'année, quatre grues vont successivement être montées sur le chantier. À partir
du début de l'année prochaine, les Manceaux commenceront à voir les premiers éléments de la
construction dépasser la palissade. Tout ira très vite. La fin du gros oeuvre est programmée à
l'automne 2012. Il faudra encore une année supplémentaire pour aménager théâtre, cinémas et
salles d'expos.
Pour l'instant, le chantier a échappé aux pépins. La météo capricieuse n'a pas eu de conséquences.
Les fouilles archéologiques complémentaires ont légèrement retardé les travaux, mais rien de bien
méchant. La grosse inconnue était la nappe phréatique qui affleure à moins 11 m. « Les études
avaient annoncé la possibilité qu'il faille pomper jusqu'à 350 m3 d'eau à l'heure, ce qui aurait été
compliqué. On en est à seulement 10 m3 », se félicitent Daniel Pluchon, chargé du dossier à la Ville,
et Daniel Bellanger, qui pilote le chantier pour Heulin (groupe Vinci).