Bonjour,
Je viens de parcourir les derniers posts de ce sujet et je me permets d'intervenir comme passionné des trains mais pas des cheminots, désolé pour eux.
Le fret ferroviaire n'est pas moribond même si il a perdu 8.5 milliards de tonnes-km en 10ans. Mes sources sont le très bon "Extra - 2" de "Le Train", Fret, Les concurrents. Dans ces 10 ans, le fret a été "libéré", la SNCF ne représente plus que 20.3 milliards de tonnes-km en 2014 alors que les compagnies privées en transportent 11.9. Le problème est purement français puisque cette libération, imposée par l'Europe s'est produite dans les autres pays de l'UE. Ainsi en Allemagne où la concurrence des chemins de fer nationaux a été mis en place 10 ans avant la France, la Deutsche Bahn augmente son propre trafic malgré la nouvelle concurrence dans une volume de transport augmenté de 40%. Fret SNCF fait partie des nouveaux intervenants en Belgique, Hollande, Italie et Allemagne pour parler de nos voisins directs. DB est lu devenu le second transporteur en France avec sa filiale ECR, Euro Cargo Rail. Fret SNCF n'est pas parvenu à avoir une telle position dans un des pays cités. DB arrive même à une place confortable au pays du train ...
'Louverture à la concurrence permet aux entreprises clientes de pouvoir changer d'opérateurs lorsque le service du prestataire n'est pas au niveau attendu. Avec ses ancienne habitude de puissance, la SNCF a fini par comprendre, sous la pression de ces concurrents, que le client décidait mais elle a mis le temps ! La SNCF a été aussi obligé de revoir ses tarifs et dans le domaine, les syndicats ne peuvent s'en prendre qu'à eux et leurs revendications dite sociales. Quand un mécanicien ne doit conduire que sa machine sans participer éventuellement à d'autres tâches, qu'il ne doit pas dépasser 150 km avec certaines locos, cela ne contribue pas à la réduction des couts. Vous me direz que les nouveaux entrants, avec des machines neuves et modernes n'ont pas été confrontés à cela mais ils travaillent avec un nombre réduits d'engins et optimisent les trajets alors que la SNCF parquent des centaines de machines à Rouen et fait circuler des trains de machines !!!
L'arrêt des trains de lotissement pour ne se consacrer qu'aux trains complets a été une solution de facilité pour les nouveaux entrants et la négociation des contrats vers un nombre réduit de clients et sans avoir à les combiner. La SNCF a cru que c'était le graal et a stoppé cette activité qu'elle maitrisait à un moment où elle n'avait pas encore remis en cause son modèle économico-social. Aujourd'hui, le lotissement reprend du poil de la bête avec les opérateurs privés. Un fois de plus la société nationale est à la traine préférant louer son infrastructure plutôt que de l'utiliser. Dans l'est, les triages de Blainville, Champigneulles à coté de Nancy, Lérouville, Gevrey à coté de Dijon servent en toute ou partie à cette activité de regroupement par des opérateurs privés. Certes, l'Ouest et le Sud de la France ne sont que très peu concernés par ce trafic de lotissement.
La Suisse est un cas à part. Certains, la considère même comme modèle au point que la mission pilotée par l'Ecole Polytechnique de Lausanne sur l'entretien des voies ferrées en France avait prédit hélas, l'accident de Brétigny longtemps avant qu'il ne se produise ! Depuis longtemps, outre l'interdiction de transit par les PL, les PTAC des camions est limités (32t de mémoire) alors que nous Français autorisons les 40t et réfléchissons à accepter les 44t si ce n'est pas déjà fait. Le fret suisse et le transport ferroviaire en général est puissant et est surtout présent dans le mode de vie des citoyens. Les trains régionaux circulent aux horaires des clients (pas des usagers), notamment des scolaires alors que chez nous nous fermons les petites gares et désheurons les trains pour qu'ils soient vides !
Lorsque les cheminots SNCF intégreront la notion de services aux clients au détriment de l'usager et du service public, lorsqu'ils sauront comparer réellement leurs acquis sociaux démentiels avec la vie réelle d'un salarié, alors le train pourra circuler correctement en France. Comme les pilotes d'Air France, les cheminots SNCF, syndicalisés à outrance tue à petit feu leur entreprise nourricière comme les marins ont mis à mal Sealink et la SNCM.
Le syndicalisme est nécessaire, que l'on ne se méprenne pas de mon propos, pour contrebalancer le pouvoir des dirigeants mais les revendications doivent être homogènes avec ce qui se passe dans les autres entreprises et avec la situation économique du pays.
Locof
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