Pour tous ceux qui ne connaissent pas le secteur, il m'a paru intéressant de faire un brin d'histoire quant aux crues.
Avant tout il convient de préciser que l'Agny est un affluent de la Bourbre dans laquelle elle se jète peu avant Bourgoin.
Lors de phénomènes pluvieux exceptionnels il arrive que ces deux rivières débordent.
Ainsi en 1946 Bourgoin fût touché par de graves inondations ayant causé le décès de 3 personnes ensevelies lors d'un glissement de terrain.
Plus proche de nous c'est donc à la fin des années 80, comme l'évoquait Michel, que des inondations très importantes se sont produites. Si heureusement aucune victime ne fût à déplorer, les dégâts, tant au domaine public qu'aux biens privés, furent colossaux. Il faut dire que le sort s'est acharné 2 fois de suite en 2 jours.
Le lundi 10 octobre 1988 un violent orage stagne 3 heures durant sur la région Berjallienne et à 6H du matin la Bourbre sort de son lit en pleine ville. Le lendemain, mardi 11 octobre, la pluie est de retour et c'est le début de la grande crue…
Pour ne pas rester hors sujet, j'ai sélectionné, parmi les nombreuses photos que j'avais faites à l'époque, celles en rapport avec les engins de TP.
Tout d'abord voici une photo qui sert de repère pour comprendre l'ampleur du phénomène, il s'agît d'un pont situé dans le quartier de Pré-Bénit derrière l'immeuble Kennedy. La Bourbre est à son niveau normal :
Le décor est maintenant planté, place aux engins de TP !
Lors de la crue du lundi 10, vue du pont de Pré-Bénit au pic de la crue :
Plus loin dans la ville, quartier de Champfleuri, une Poclain dégage des matériaux flottants depuis le pont de l'avenue Henri Barbusse
Mardi 11 après-midi, une pile du pont St Germain à l'Ile d'Abeau a été endommagée par la première crue et le tablier menace de basculer et d'obstruer la Bourbre alors que la seconde crue débute. Il est décidé de détruire le pont. C'est une pelle Fiatagri de l'entreprise Muet qui se charge de l'opération :
Toujours le pont de Pré-Bénit au pic de la seconde crue dans la nuit du mardi 11 au mercredi 12 octobre, ce qui représente 3m70 de plus que la hauteur d'eau normale :
Au petit matin les dégâts sont considérables sur toute la région : routes, autoroutes et voies ferrées coupées et même emportées pour certaines, Bourgoin-Jallieu et les communes alentours sont sous les eaux, la plaine s'est transformée en un gigantesque lac boueux. Les journaux télévisés nationaux consacrent une large place à l'évènement. Jusque là Bourgoin n'était connu que par les exploits du CSBJ Rugby dont les terrains ne seront d'ailleurs pas épargnés par l'eau!
Quartier du pont de Jallieu à Bourgoin, c'est une grue de l'entreprise Cicéron qui maintien un poteau électrique de la ligne moyenne tension qui longe la Bourbre et dont les fondations ont été emportées :
A l'Ile d'Abeau, le pont canal qui permet au ruisseau du Galoubier de franchir la voie ferrée a cédé sous la pression des flots. La voie de chemin de fer reliant Lyon à Grenoble et Chambéry est inondée par un torrent d'eau, de boue et de gravas. Une chargeuse (Entreprise Muet?) s'occupe de canaliser l'eau et de déblayer une voie pour permettre l'acheminement d'un convoi de wagons plats destinés à l'évacuation des matériaux.
Et pour finir, alors que la circulation est coupée sur la nationale 6 devant la gare de l'Ile d'Abeau depuis le milieu de la nuit (au pic de la crue, la hauteur d'eau dépassait les glissières de sécurité), un convoi exceptionnel chargé d'un magnifique scrap de GTM est autorisé à passer :
Le petit historique des crues de 88 est maintenant terminé. Pour ceux d'entre vous souhaitent d'autres photos ou veulent me proposer les leurs (voire des vidéos) qu'ils me contactent par MP.
Je pense que cela aura rappelé quelques souvenirs à certains, et notamment à Michel (qui pourra compléter mes commentaires au besoin).
20 ans après on en parle encore et l'on travaille toujours pour limiter les effets des crues éventuelles comme actuellement à Nivollas-Vermelle.