Rives de l’Aa: derrière l’usine à gaz, la construction d’un paysage
Nicolas Guillon (Bureau de Lille du Moniteur) - LE MONITEUR.FR - Publié le 27/10/15 à 14h48
Mesure compensatoire au chantier du terminal méthanier de Dunkerque, lequel touche à sa fin, l’aménagement du PAarc des Rives de l’Aa avance de façon spectaculaire. A la fois zone naturelle et base de sports et de loisirs, le site ouvrira au public au printemps 2017.
Un an après le premier coup de pelle, on ne reconnaît plus les lieux, désormais dominés par une colline artificielle constituée de laitiers d’aciérie et d’argile. Culminant à 26 m, celle-ci a fait disparaître du champ de vision la ligne à haute tension. De là, un cheminement rejoint le stade olympique d’aviron Albert-Denvers, réalisé entre 2008 et 2013, la première phase de l’aménagement du PAarc des Rives de l’Aa, en arrière-scène du littoral dunkerquois. La deuxième vise à faire de cet espace de 175 ha une zone naturelle et une base de loisirs. Trois millions d’euros ont été investis dans cette opération par Dunkerque LNG, dans le cadre des mesures compensatoires(1) à l’appropriation de 56 ha sur le site de Loon-Plage pour y construire le terminal méthanier qui entrera bientôt en service.
Depuis vingt ans, le secteur s’est développé au gré des implantations industrielles: la centrale nucléaire de Gravelines tout d’abord, dont les retombées ont financé des équipements de haut niveau mais également la restauration des fortifications de Vauban; puis Péchiney, qui fit naître dans l’esprit de l’ancien maire de Gravelines, Albert Denvers, l’idée du PAarc des Rives de l’Aa; enfin, l’usine à gaz du XXIe siècle, qui fait la démonstration que le développement de l’activité économique n’empêche pas forcément la qualité de l’aménagement du territoire.
Zone tampon
Le PAarc des Rives de l’Aa s’est donné trois orientations: le sport, dans la continuité du partenariat qui a été passé avec quatre fédérations (aviron, canoë-kayak, triathlon, natation) pour l’utilisation du bassin Albert-Denvers; les loisirs, à travers notamment le développement d’une activité téléski nautique (un appel à projets a été lancé qui a suscité neuf candidatures); et l’environnement, avec l’objectif de faire revenir certaines espèces dans le Dunkerquois. Un deuxième plan d’eau a été creusé, dont l’alimentation se fera comme pour le stade nautique par la nappe phréatique. Les zones humides sont elles aussi quasiment achevées. Les plantations seront complétées au printemps prochain, le but étant de laisser faire la végétation par la suite.
Bertrand Ringot, le maire de Gravelines et président du Sivom des Rives de l’Aa et de la Colme, le syndicat intercommunal regroupant 16 communes qui pilote le projet, a beaucoup d’ambition pour le PAarc de l’Aa, dans lequel il voit «un site conçu pour vivre tous les week-ends». L’élu espère un effet levier sur l’hôtellerie. Pourrait d’ailleurs suivre une troisième phase d’aménagement avec la création d’un port fluvial de l’autre côté du stade nautique. Sur le plan écologique, l’endroit a vocation à devenir le poumon vert de l’Ouest dunkerquois, un lieu structurant pour toute la côte d’Opale, voire la région. A plus long terme, Gravelines pourrait même servir de zone tampon face au risque de submersion marine.
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