Colas Rail Fret : une croissance un peu moins soutenue en 2014
Colas Rail Fret, l'entreprise ferroviaire du groupe Colas (filiale de Bouygues), n'a pas réédité en 2014 l'excellent résultat de 2013 qui l'avait vu doubler ses trafics. Elle continue, néanmoins, à progresser plus vite que ses concurrents.
À l'image d'autres entreprises ferroviaires françaises privées, Colas Rail Fret a connu un exercice difficile en 2014. Ce dernier ne s'est, toutefois, pas traduit pas un recul du trafic, bien au contraire.
Sept ans après la remorque de ses premiers trains de fret, l'opérateur a vu ses tonnes/km/train transportées passer de 1 050 millions à environ 1 155 millions, soit une croissance de 10% réalisée dans un contexte difficile.
Trois éléments négatifs en 2014
Les mouvements sociaux de juin 2014 ont, en effet, impacté l'activité. Les difficultés persistantes d'accès au réseau ferré national (RFN) au quotidien ont, par ailleurs, entravé la bonne marche des trains.
"Au lieu d'avoir des convois qui circulent à une vitesse moyenne de 40 km/h et au-delà, nous en avons vu nos convois circuler à une vitesse moyenne de 15 km/h seulement sur Ambérieu-Poitiers, par exemple. Nous sommes, en outre, rentrés dans une crise au niveau du transport de cailloux à l'été 2014, cette activité représentant environ la moitié de notre chiffre d'affaires. Ces trois éléments ont contribué à nous faire perdre de l'argent en 2014", explique Jean-Paul Levy, directeur du développement commercial voie et fret de Colas Rail Fret.
Deux nouveaux trafics
En ligne avec ses objectifs d'ajouter un à deux nouveaux contrats chaque année, Colas Rail Fret a finalement réussi à en concrétiser deux en 2014. Le premier a concerné un trafic de sable mis en place en juin 2014 pour une verrerie située dans le Nord de la France. Depuis, cette usine est alimentée par deux à trois trains par semaine d'une masse unitaire de 2 000 à 2 100 tonnes brutes. Ce contrat pluriannuel a été conclu avec Transpelor, filiale du groupe Charles André.
Le second nouveau trafic a consisté dans l'acheminement de traverses et de dalles de béton entre Ambérieu (Ain) et l'Ouest de la France. Fruit d'un partenariat commercial avec Trenitalia, ce contrat couvrant la mise en marche d'une cinquantaine de convois s'est achevé en mai 2015.
Les objectifs 2015 déjà atteints
Dans un contexte toujours difficile, Colas Rail Fret devrait pouvoir maintenir sa croissance à deux chiffres en 2015.
D'autant qu'elle vient de mettre en oeuvre quatre nouveaux trafics. L'entreprise ferroviaire a, en effet, fait coup double avec Gefco en démarrant des trafics entre Gevrey et Ambérieu et entre Forbach et la région parisienne. Les convois transportent dans ce dernier cas de figure des voitures Dacia neuves.
Plus à l'Ouest, Colas Rail Fret alimente en granulats depuis le début 2015 la nouvelle ligne à grande vitesse Sud-Europe Atlantique. Au rythme de deux trains quotidiens, ce sont plus de 460 000 tonnes qui seront ainsi transportées. A partir de septembre 2015, l'opérateur alimentera également le chantier de construction du contournement ferroviaire de Montpellier.
Bonnes nouvelles en attente
L'entreprise ferroviaire n'en a peut-être pas fini avec les bonnes nouvelles. Elle pourrait obtenir un, voire deux nouveaux contrats en juin/juillet 2015. Débutant en janvier-février 2016, ces trafics pourraient générer des tonnages unitaires supérieures à 1 million de tonnes. Avec déjà 30 locomotives Diesel en propre et une première locomotive électrique louée, la flotte pourrait être renforcée de deux à trois engins électriques supplémentaires dès cette année.
Colas Rail Fret n'en abandonne pas, pour autant, son combat pour les lignes capillaires dont est issue une grande partie de son activité. La société travaille donc en étroit partenariat avec Europorte et avec l'AFRA (Association Française du Rail) pour que le référentiel d'entretien de ces lignes soit changé. L'objectif est de diviser par trois, voire par quatre, le coût de leur entretien tout en maintenant un niveau de sécurité adéquat. Une à deux lignes test pourraient être concernées sans autres précisions à ce stade.
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