(celui en rouge serait retenu)
La Turquie lance son projet de canal du Bosphore
Publié le 16/01/2018 17:15 | Mis à jour le 16/01/2018 21:09
Long de 45 km et profond de 25 mètres, il doit permettre de relier la mer Noire à la mer de Marmara sans dépendre de la convention de Montreux.
Le ministre turc des Transports Ahmet Arslan a dévoilé le 15 janvier lors d’une conférence de presse le projet visant à désengorger le Bosphore. Le canal dit d’Istanbul, large de 250 à 1000 mètres, doit relier Küçükçekmec, au sud, près de l’aéroport Atatürk, à Durusu, selon le tracé désormais retenu par le gouvernement turc. C’est le projet le plus important jamais mené en Turquie.
Il a pour objectif de « de réduire les risques liés au transport de produits dangereux par les navires dans le Bosphore » afin d’accroitre l’attractivité d’Istanbul, traversée actuellement par le trafic pétrolier de la mer Noire. Desservant la Bulgarie, la Roumanie, l’Ukraine, la Géorgie, la Russie et une partie des pipelines d’Asie centrale qui débouchent en mer Noire, le Bosphore est un axe maritime stratégique qui voit passer 42 000 navires par an entre les rives européenne et asiatique de la Turquie. Le futur canal doit pouvoir absorber ce trafic d’environ 160 navires par jour.
Financement public-privé
Même s’il est en territoire turc, le Bosphore est régi par la convention de Montreux (datant de 1936), qui prévoit le libre passage des navires civils en période de paix. Le nouveau canal sera par contre à péage, sous contrôle turc.
Le coût de l’ouvrage qui passera à l’ouest (côté européen) n’a pas été précisé mais, selon le ministre, il sera cofinancé par le public et le privé, avec plusieurs modèles possibles. Alors que les matériaux excavés doivent servir à construire une île artificielle sur la mer de Marmara, il fait l’objet de critiques scientifiques. Risque supposé : appauvrir en oxygène la mer Noire, fragile écosystème. Le gouvernement turc indique qu’il mène actuellement une étude d’impact.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan, qui fut maire d’Istanbul, décrit lui-même le projet comme « fou » mais rêve d’une mise en service pour le centenaire de la République turque, en 2023.
Thibaud TEILLARD
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