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Puis, d'une phrase, le représentant du gouvernement a balayé tous les doutes qui subsistaient depuis quelques mois sur l'achèvement de la déviation de Gimont et la mise en 2 × 2 voies du tronçon Gimont - L'Isle-Jourdain sur la RN 124 : « Dans le cadre du volet mobilité du contrat de plan État-Région 2015-2020, je valide l'inscription de l'attribution des crédits nécessaires à ces travaux, soit une enveloppe de 173 millions d'euros, dont 77 millions de la part de l'État (en plus des 5,6 millions récemment accordés pour le contournement de Gimont). Il s'agit d'un effort considérable, puisque cela représente un tiers des crédits prévus pour la région Midi-Pyrénées. » Alain Vidalies projette ainsi un début des travaux pour le contournement de Gimont début 2015, les emprises foncières ayant bien avancé, pour une livraison en 2018. Puis, dans un enchaînement quasi instantané, le début des travaux pour la portion manquante.

Les fouilles archéologiques qui précèdent le chantier de poursuite de la RN124 ont commencé. De quoi obtenir des informations, «même si l'on ne trouve rien», soulignent les archéologues.

«On peut trouver du mobilier, comme de la céramique, des fragments de briques, d'os d'animaux, du charbon de bois…» Les fouilles préventives viennent de commencer sur le futur chantier de la RN124 entre Gimont et l'Isle-Jourdain. «Les recherches sont divisées en quatre tranches. Là, nous en sommes à la première tranche, qui dure un mois, et s'étend sur 30 hectares», déclare Fabienne Landou, responsable de l'opération pour l'institut national de recherches archéologiques préventives (Inrap).

La responsable détaille sa mission : «intervenir avant la destruction par les aménageurs.» Donc avant le début des travaux. Ce sont les services de l'état (la DRAC) qui prescrivent ces recherches préventives pour certains chantiers.

«Sur les tranches précédentes de ce chantier, deux cimetières avaient été trouvés entre Auch et Marsan, de même qu'un site préhistorique et d'autres vestiges, explique Mme Landou. Sur cette première tranche, nous en sommes à un peu plus de la moitié de la surface, et nous n'avons pour le moment pas trouvé de vestiges. Mais, même si l'on ne trouve rien, c'est un gain d'information énorme. Le fait de savoir qu'il n'y avait pas d'habitat, c'est une information. On peut aussi mesurer l'évolution du relief.» Et, sans ces chantiers, et donc les recherches archéologiques qui vont avec, «des zones aussi grandes n'auraient sans doute pas été fouillées», souligne la responsable de l'opération.

Justement, comment ces fouilles sont-elles réalisées ? «On sonde en général entre 7 et 10 % du terrain, expose Mme Landou. On fait des sondages de 10 ou 20 m de long, en quinconce sur l'ensemble du terrain. Et, si l'on trouve quelque chose, on élargit cette zone de sondages.»

Quand des vestiges sont mis au jour, les services de l'Inrap les relèvent, les photographient, en évaluent la profondeur ainsi que la chronologie. À la suite de ce diagnostic archéologique, la DRAC décide de prescrire ou non des fouilles plus complètes. Lesquelles peuvent retarder certains chantiers… «C'est vrai, répond l'archéologue. Mais c'est seulement la zone susceptible d'être fouillée qui est bloquée. Il y a toujours des moyens d'organiser le travail pour que tout se fasse au mieux.» Et puis, «ces recherches préventives, ce n'est pas ce qui coûte le plus cher. Environ 1 % du coût total de gros chantiers comme celui-là.»

Déviation de Gimont : l'état accélère

L'état avait annoncé financer tout de suite la déviation à hauteur de 5 millions d'euros. Il double finalement la mise pour accélérer les travaux. C'est ce qui a été annoncé hier lors de la visite du futur chantier par les financeurs.

20 millions d'euros tout de suite. Voilà de quoi donner un coup d'accélérateur aux travaux de la déviation de Gimont. Hier, lors de la visite des principaux financeurs de ce projet, ces derniers ont annoncé mettre sur la table 20 millions d'euros pour les travaux de 2015, la Région intervenant «hors compétence», souligne son président Martin Malvy. L'état, de son côté, accélère de façon franche, quand on sait qu'il avait annoncé une enveloppe de 5 millions d'euros débloqués pour 2015 et qu'il s'agira en fait de 11 millions d'euros. Le préfet de région, Pascal Mailhos et celui du Gers, Jean-Marc Sabathé, pouvaient donc avoir le sourire lors du dévoilement du panneau du chantier, au giratoire d'Aubiet.

Disons-le, la bâche aura eu du mal à s'enlever pour dévoiler le coût et les principaux financeurs de la déviation (lire ci-contre). Mais aucun doute que les automobilistes qui font tous les jours le trajet se souviendront que la fin des travaux est annoncée pour 2017 et la poursuite de la 2x2 voies jusqu'à L'Isle-Jourdain à «l'horizon 2020».

10 ouvrages d'art

Après cette petite cérémonie, les élus se sont retrouvés dans une salle de Gimont pour faire le point sur les aspects techniques. François Lamalle, chef de division en charge de la maîtrise d'ouvrage des routes nationales à la Direction régionale de l'environnement et de l'aménagement (DREAL) explique : «Sur cette déviation de près de 10 km, il y aura 10 ouvrages d'art et cinq écrans acoustiques. Cette déviation s'inscrit dans le tracé de l'itinéraire à très grand gabarit, donc il y a des contraintes particulières liées notamment à la largeur et à la hauteur des passages. Côté environnemental, nous avons de nombreuses espèces protégées (lire ci-contre) impactées par le projet, qui traverse trois zones humides.»

Pour Philippe Martin, le président du conseil général du Gers, «c'est le début des travaux, c'est un moment hyper important pour le Gers. Parce que c'est le lancement d'un des derniers grands ouvrages qui va désenclaver notre département. On a démarré en 1998, on terminera autour de 2018, il aura donc fallu 20 ans…»