Le chantier de la déviation de Gimont a pris sa vitesse de croisière. Mais il faudra encore 3 ans, le temps de construire 10 ponts et 10 km de route à deux fois deux voies avant que les usagers de la RN 124 puissent l'emprunter.
Il faut prendre la route de Samatan (RD4) pour se rendre véritablement compte de l'avancée des travaux de la déviation de Gimont. C'est sur ces coteaux dominant la vallée de la Gimone, balayés par un vent frisquet, que tous les financeurs de ce grand chantier routier se sont retrouvés hier matin. Pierre Ory, préfet du Gers ; Philippe Martin, président du conseil départemental ; Jean-Louis Guilhaumon, vice-président du conseil régional représentant Carole Delga ; Franck Montaugé, sénateur et président du Grand Auch, accueillis par le maire de Gimont Pierre Duffaut, sont restés 40 minutes sur le chantier, bien avancé, du premier pont.
«Problème», pour les gens pressés de voir se terminer la mise à deux fois deux voies de la RN 124 entre Auch et Toulouse : ce n'est pas en minutes mais en années que se mesure le délai de réalisation d'une telle infrastructure. Avec 164,5 millions d'euros (Il s'agit du coût prévisionnel des travaux qui comprend la déviation de Gimont, pour 78,80 M€, l'aménagement de la section Gimont/L'Isle-Jourdain et l'achèvement de la mise à 2x2 voies de la section Auch-Aubiet pour 1,20 M€), il s'agit de la plus importante opération du PDMI (programme de modernisation des itinéraires routiers) inscrite au contrat de plan Etat-Région 2015-2020.
Quand un pilote de la Patrouille de France survolant le Gers un jour de Rencontres aéronautiques et spatiales à Gimont, apercevra-t-il un ruban de bitume large de 4 voies sur les 75 km séparant Toulouse d'Auch ?
Grâce à François Lamalle, responsable de la division maîtrise d'ouvrage à la DREAL, on a une idée plus précise du calendrier : «La mise en service de la déviation de Gimont est prévue au premier semestre 2021. Le premier ouvrage d'art devant lequel vous vous trouvez sera terminé à la fin de cette année.» Mais il en reste 9 autres à construire, ainsi que la voirie bien sûr, sans oublier les travaux d'assainissement et de terrassement le long des 9,6 km du tracé.
Pas une sinécure.
On n'en est qu'au premier des quatre marchés principaux. «Pourquoi les appels d'offre ne sont pas lancés plus vite ?» demande le maire de Gimont. «Les sommes sont inscrites au CPER. Le premier verrou est financier», lui répond le responsable de la DREAL.
Un verrou que Philippe Martin a déjà réussi à faire sauter pour «accélérer le désenclavement routier du Gers». L'ancien ministre de l'Écologie a obtenu du secrétaire d'Etat aux transports Alain Vidalies une enveloppe supplémentaire de 12 millions d'euros, qui s'ajoutent aux 7 déjà débloqués pour cette année. Un encouragement pour les autres financeurs que sont la Région, le Département et le Grand Auch agglomération. Philippe Martin et Franck Montaugé espèrent que les communautés de communes d'Arrats Gimone et de la Gascogne toulousaine verseront au pot commun du désenclavement routier du Gers.