La future déviation de Cambes menacée par un sol instable

Le terrain glissant, c'est la mauvaise surprise de l'été, à Cambes. Le conseil départemental a donc revu sa copie pour conforter la future chaussée et assumer le surcoût.

«Certes il y a toujours des soucis inhérents à des travaux, mais pour la déviation de Cambes ça commence à faire beaucoup d'imprévus !», pointait Serge Bladinières, vice-président du conseil départemental du Lot, contacté, jeudi soir par La Dépêche. Il a confirmé nos informations sur le risque de glissement des terrains et le surcoût que cet aléa va occasionner sur l'opération routière que porte le département. Le projet va donc être revu à la baisse pour rester financièrement supportable…

Pouvez-vous nous expliquer en quoi consiste le risque découvert cet été ?

C'est incroyable compte tenu de la période estivale, mais en terrassant nous avons découvert des poches d'eau sur le tracé de la déviation, dans la partie centrale, la ligne droite. Comme le secteur est en dénivelé, le risque immédiat est de voir s'affaisser et partir la route. 800 mètres sont concernés par cette instabilité.

Comment allez-vous gérer ce problème ?
Dès le mois de juillet, nos services et l'entreprise en charge des terrassements se sont concertés pour trouver une solution. Avec pour contraintes : de ne pas dépasser le fuseau du tracé (N.D.L.R. : la largeur d'emprise du projet), afin de ne pas être de nouveau soumis à des études d'environnement, d'impact, etc. ; et rester dans un rapport coût/sécurité raisonnable. La solution consistera donc à réaliser un épaulement de la voirie, sorte de soutènement, et par endroits les remblais de la déviation seront posés sur des plots pilonnés. Il s'agit de pieux d'un diamètre de 2 m.

Quel sera le surcoût de ces travaux ?

Le marché terrassements a été attribué à l'entreprise BUESA pour un montant de 2 974 764 € TTC. Les travaux supplémentaires devraient générer un avenant d'environ 50 %. Pour supporter ces dépenses, nous allons devoir supprimer la 3e voie, celle de dépassement, cela permettra aussi d'avoir une chaussée moins large à conforter. De fait, nous supprimons aussi le muret de séparation central. Le coût du boviduc lui sera de +75 %. Au final, cela représentera un surcoût global de 15 % sur les 11,50 M€ de la déviation. Par contre nous restons dans l'enveloppe prévisionnelle de départ grâce au lot terrassement qui avait pu être obtenu à un prix très correct, en dessous de notre estimatif.

Quel est l'impact en termes de délai de ces nouveaux travaux ?
Déjà les deux mois d'été perdus. Mais tous les travaux sont en train de redémarrer. La déviation ouvrira au 2e semestre 2018.

Le secteur est connu pour être argileux et rapidement inondable, comment les ingénieurs ont-ils pu passer à côté de ce phénomène ?
Je suis comme vous surpris, je pense que le bureau d'études de l'État aurait dû écouter davantage les gens d'ici et les anciens. Nos services avaient des inquiétudes sur la nature du sol, nous savions que ce chantier de Cambes serait compliqué, mais je n'imaginais pas à quel point…