Le pont Simone-Veil: démarrage d’un nouveau chantier sur la Garonne
Orianne Dupont (Bureau de Bordeaux du Moniteur) - LE MONITEUR.FR - Publié le 14/12/17 à 16h57
Les travaux du pont Simone-Veil entre Floirac et Bordeaux-Bègles ont été lancés mardi soir, en présence des élus et des entreprises, via la traditionnelle cérémonie de la pose de la première pierre. Les travaux de l’ouvrage conçu par l’agence d’architecte OMA et réalisé par le groupement mené par Razel-Bec dureront 32 mois, pour une mise en service à l’été 2020.
«C’est un espace public conçu sur un fleuve», détaille Gilles Guyot, architecte chargé du projet chez OMA. Le pont accueillera des automobiles, des cyclistes, des transports en commun, du mobilier urbain, ainsi que des événements. Il a été doté pour cela d’un tablier d’une largeur exceptionnelle: 44 mètres. «Nous l’avons pensé comme un espace urbain, précise l’architecte, nous avons prévu du mobilier urbain démontable, mais également l’évacuation des eaux usées, l’électricité, la fibre, etc. L’usage du pont sera plus remarquable que son architecture qui reste très sobre. «Il n’est pas l’événement du paysage», confirme l’architecte. Le futur pont accueillera une voie par sens dédiée à un transport en commun en site propre, deux voies par sens pour les véhicules et une piste cyclable bidirectionnelle. C’est l’espace affecté aux piétons et deux-roues de 20 mètres de large qui deviendra une plate-forme au-dessus de la Garonne, dont l’utilisation ne connaîtra – a priori – pas de limite, selon l’architecte.
Lançage de la charpente et pianotage sur le tablier
Long de 549 mètres, le pont comprend huit appuis dans la Garonne et deux à terre. Pour les travaux, les équipes vont progresser pile par pile grâce à des estacades temporaires. Les entreprises réaliseront des batardeaux étanches, enchaîneront par les opérations de terrassement, de chemisage et de forage des pieux, avant le coulage à sec des piles en béton armé et leur enrochement pour protéger l’ouvrage de l’érosion. La charpente composée de quatre bipoutres, avec des profilés métalliques surdimensionnés, sera lancée depuis la rive droite. La dalle en béton continue du tablier sera ensuite réalisée et les plots coulés selon la technique du pianotage, afin d’assurer une bonne répartition de la charge sans déformer la charpente. Les demi-tabliers seront ensuite solidarisés par clavage sur la partie centrale de l’ouvrage. «C’est surtout l’assemblage des dimensions qui est particulier», commente l’architecte. Afin de ne pas surcharger l’ouvrage, une fine couche de béton sera réalisée.
Atterrissage de l’ouvrage sur les rives
Pour conserver cet esprit d’espace urbain à terre, le maître d’œuvre a souhaité que le pont pénètre jusque sur les deux rives et qu’il y ait une continuité entre le pont les deux rives. Il crée un effet d’atterrissage grâce à la réalisation d’un enrobé particulier. «C’est un enrobé normal, dont les granulats ont été choisis, qui va être poli et dont la couche d’asphalte va être coupée pour révéler un matériau clair», précise Gilles Guyot. «Il s’agit de faire atterrir le pont assez loin», ajoute l’architecte. Les têtes de pont deviendront ainsi également des espaces publics en connexion avec le fleuve.
Les appels d’offres relatifs à la réalisation des voiries définitives des raccordements sur les berges, de l’éclairage du projet, des aménagements paysagers et du mobilier urbain, seront lancés courant 2018.
Mardi soir, via une matérialisation du pont Simone-Veil par des faisceaux laser, c’est un projet qui remonte à 1996 qui prenait forme.
https://www.youtube.com/watch?v=qddMf8OSdvgFiche technique
Maîtrise d’ouvrage: Bordeaux Métropole.
Maîtrise d’œuvre: Architecture OMA Rem Koolhas – Gilles Guyot et Michel Devigne Paysages.
Bureau d’études: WSP/Egis/JMI.
Contrôle technique: Socotec.
Entreprises: Groupement Razel-Bec/Fayat TP/ETPO/Baudin-Chateauneuf /Sefi-Intrafor/Barbot CM.
Financement: 146 millions d’euros TTC.
https://www.lemoniteur.fr/article/le-po ... e-35131680