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Jean-Paul Escoubet représente la DREAL (direction régionale de l'environnement, de l'aménagement et du logement de Midi-Pyrenées). Il est responsable de l'opération de mise à deux fois deux voies de la RN88. Gilles Descamps est le maître d'œuvre du chantier de la Baraque Saint-Jean à la Mothe. Tous deux ont bien voulu répondre à nos questions.

Pouvez-vous nous dire où en sont les travaux sur le tronçon Saint-Jean La Mothe ?

Ce tronçon Saint-Jean La Mothe a une longueur de 13,7 km. Il compte 22 ouvrages d'art dont onze sont terminés ou en cours, sept autres viennent d'être lancés. Ce tronçon comporte deux échangeurs l'un à la Baraque Saint-Jean, l'autre à l'entrée de Naucelle. Entre l'échangeur de la Baraque Saint-Jean et Naucelle le terrassement, le tracé de la chaussée avance, on la verra au mois de mars. Selon le plan prévisionnel cette section sera finie en novembre 2013.

Les écrevisses à pattes blanches ont déjà fait beaucoup parler d'elles ; sont-elles responsables de la modification du tracé ?

Dans la deuxième section de Naucelle, à la Mothe, la biodiversité est particulièrement sensible. À partir d'études environnementales, d'une analyse, on doit constituer un dossier afin d'obtenir une dérogation pour réaliser les travaux.

Quel que soit le tracé dans la ZUP (zone d'utilité publique) près de la ligne de crête (pied du remblai au bord du ruisseau) ou en le traversant (construction de ponts), le tracé génère des contraintes : respect des liaisons agricoles, passage de la petite ou de la grande faune, protection d'écrevisses à pattes blanches, de pique-prunes, d'agrions de mercure, de loutres, de renards… D'un mille-feuille de contraintes il faut essayer d'éviter les effets négatifs pour l'environnement (fragmentation ou morcellement des écosystèmes) en proposant des mesures compensatoires qui doivent rétablir une situation de qualité comparable à la situation antérieure. Après évaluation, le tracé a évolué vers une solution de moindre impact.

Actuellement, près de la scierie à l'entrée de Naucelle, des pelles mécaniques s'affairent. Quel ouvrage est en chantier ?

On prépare la démolition de la scierie dont le toit contient de l'amiante friable. Afin de protéger l'environnement, toutes les précautions sont prises. C'est une entreprise agréée qui traitera méthodologiquement ces travaux. On a creusé un bassin pour piéger les matières en suspension sur le sol et selon le principe du bassin de décantation, pour filtrer avant de déverser l'eau dans le fossé ou le ruisseau.

En parallèle on prépare un terrassement pour dévier la route départementale et travailler hors circulation lors de la construction des deux giratoires et du pont sur lequel passera l'autoroute. La fin de ces travaux est envisagée pour les mois d'octobre, novembre. On en profite pour refaire le réseau des eaux usées et des eaux pluviales.

Pouvez-vous nous rappeler le montant des travaux ?

Cette opération a un coût de 95 millions d'euros. Le cofinancement de ce tronçon est intégré dans le projet Saint-Jean - Baraqueville dont le coût s'élève à 225 millions d'euros : 54 % pris en charge par l'État, 24 % par la région et 22 % par le conseil général.

À quel moment pourra-t-on envisager de rouler sur cette deux fois deux voies ?

La fin des travaux est prévue pour l'été 2014.