Les travaux d’extension du Port de Calais avancent contre vents et marées
Anthony Laurent - LE MONITEUR.FR - Publié le 09/12/16 à 16h41
Depuis septembre dernier, le Port de Calais connait une cure de jouvence. Un nouveau bassin de 110 hectares et de nouveaux terre-pleins de 65 hectares verront le jour d’ici 2021 pour redynamiser le premier port français de voyageurs et de fret roulier. Pour ce faire, une digue de 3,3 kilomètres doit sortir de terre.
© Bouygues - Modélisation 3D de l'extension du Port de Calais.
« Il s’agit du chantier portuaire le plus important en Europe actuellement. » Plus de deux mois après le démarrage officiel des travaux d’extension du Port de Calais (Pas-de-Calais) – en présence de François Hollande –, Jean-Marc Puissesseau, PDG de la Société d’Exploitation des Ports du Détroit rappelle que « l’évolution prévue du trafic et de la taille des bateaux – jusqu’à 240 mètres de long pour 35 mètres de large – dans les années à venir », nécessite l’agrandissement du premier port français de voyageurs et de fret roulier. « Une initiative imaginée dès 2002 », a-t-il précisé.
Après l’analyse de plusieurs variantes, c’est finalement l’extension au nord de l’infrastructure qui a été retenue par la Chambre de Commerce et d’Industrie Côte d’Opale et la Région Hauts-de-France (ex-région Nord-Pas-de-Calais). Le groupement d’entreprises sélectionné pour le projet – estimé à 675 millions d’euros – est composé de Bouygues Travaux Publics (mandataire), Colas Nord-Picardie, Spie Batignolles et Jan De Nul. La maîtrise d’œuvre, quant à elle, est assurée par Arcadis. La totalité de la nouvelle extension doit être livrée pour le 13 janvier 2021.
« Le salon des métiers du BTP »
« Travaux maritimes, dragage, génie civil, aménagement, voirie, bâtiment, énergies renouvelables… Le chantier d’extension du Port de Calais ressemble un peu au salon des métiers du BTP », sourit Arnaud Grevoz, directeur de projet adjoint pour Bouygues Travaux Publics. En un peu plus de 5 ans, plusieurs ouvrages dits « structurants » seront construits. Parmi lesquels, une digue en mer de 3,3 kilomètres de long qui constituera une « ceinture minérale », donnant ainsi naissance à un nouveau bassin de 110 hectares, dont 90 ha seront navigables. Plus de 4 millions de m3 de déblais seront extraits du site et près de 3 millions de m3 de matériaux seront nécessaires à la construction de la digue.
Les matériaux de dragage du bassin – dont le volume global atteint les 4 millions de m3 – servent à la création, en parallèle, de 65 hectares de nouveaux terre-pleins, dont 44 hectares sont gagnés sur la mer. « Dans une logique d’équilibre déblais-remblais, la quasi-totalité des matériaux de dragage sont réemployés pour réaliser les nouveaux espaces « terrestres », qui accueilleront à terme trois nouveaux postes d’accostage pour maxi-ferries et un poste roulier ainsi que des plateformes pour les bâtiments d’exploitation et d’accueil, et les voiries d’accès au port », indique Arnaud Grevoz.
15 500 X-Blocs pour la digue de 3,3 kilomètres de long
Particularité du chantier : 15 500 X-blocs vont être mis en place sur l’extrados de la future digue. Près de 2 800 de ces blocs en béton préfabriqués (4 m3 unitaire) sont déjà sortis d’usine et environ 800 ont déjà été posés. « Nous mettons en place environ 40 blocs par jour », précise le responsable. Concernant la digue elle-même, le rythme des approvisionnements de matériaux par voie terrestre s’élève actuellement à 10 000 tonnes par jour, voire 15 000 tonnes en pointe. « Les meilleurs travaux portuaires, d’un point de vue technico-économique, sont encore ceux réalisés de la terre », conclut Arnaud Grevoz.
http://www.lemoniteur.fr/article/les-tr ... s-33845335