Le Port de La Rochelle investit 80 millions d’euros pour rester compétitif
Jean-Sébastien Thomas - LE MONITEUR.FR - Publié le 23/01/18 à 18h18
Afin d’assumer le développement du transport maritime annoncé pour les deux décennies à venir et conserver sa place au classement des grandes infrastructures portuaires européennes, le site rochelais se lance dans quatre chantiers d’une valeur global de 80 millions d’euros.
Figurant parmi les premiers ports français, voire européens, sur certaines filières comme les céréales ou encore la pâte à papier, le port de commerce de La Rochelle (Charente-Maritime) entend bien rester dans ce peloton de tête. Pour ce faire, il se doit d’anticiper le développement du transport maritime qui devrait, selon les experts, progresser de 3,6% par an d’ici 2040. «Aujourd’hui, nos infrastructures ne sont pas en mesure d’accueillir les navires de demain qui pourront mesurer jusqu’à 250 mètres de long», précise Michel Puyrazat, président du directoire du Port Atlantique La Rochelle.
Le programme Port Horizon 2025 va donc permettre de lancer différents aménagements qui amélioreront la valeur ajoutée de la plateforme portuaire. Quatre principaux chantiers pour un montant de 80 millions d’euros (HT) seront lancés. Ce dossier, inscrit dans le contrat de plan Etat-région 2015-2020, bénéficiera du soutien financier de l’État ainsi que des collectivités locales, département et agglomération.
500 mètres de quais
Le premier chantier, environ 25 millions d’euros, concerne la construction du terminal Chef de Baie 4. L’objectif, via l’aménagement d’un nouveau quai de 250 mètres de long et d’un terre-plein de 6 hectares, est de développer un hub logistique pour l’import et la réexpédition maritime de pâte à papier, secteur phare pour le port qui occupe la seconde place européenne en termes de tonnage.
La maîtrise d’œuvre de cette opération a été confiée au service ingénierie du port. «Nous avons retenu le bureau d’études IOA de Metz-Tessycomme comme assistant à maîtrise d’œuvre», précise néanmoins Nicolas Ménard, chef de service ingénierie du port.
Autre chantier et même investissement pour l’aménagement du terminal Anse Saint-Marc 3. Ici, l’ambition est de bâtir une zone destinée à la manutention des colis lourds et notamment des éoliennes offshore. La zone sera dotée d’un quai de 250 mètres alors que derrière, un terre-plein de 4 hectares sera aménagé pour accueillir ces «colis lourds».
Une concertation publique pour affiner le projet
Pour permettre l’accueil de ces navires de demain, des travaux de dragage et de déroctage seront engagés pour un investissement approchant les 15 millions d’euros. Une somme importante mais qui se comprend lorsqu’on sait que le volume de sédiment à draguer pourrait approcher les 550 000 m3 et les matériaux à dérocter, les 700 000 m3. «Pour ces opérations, ainsi que la construction d’une digue de 430 mètres de long, nous avons privilégié la formule du dialogue compétitif en conception-réalisation, poursuit le chef de service. L’appel d’offres vient d’ailleurs d’être lancé».
Enfin, un dernier chantier est prévu pour une quinzaine de millions également. Il s’agit de l’aménagement d’une zone logistique de 35 hectares à la Repentie. Sur cette zone, une plate-forme de 10 hectares sera réalisée afin d’accueillir la filière des énergies marines renouvelables. Elle sera notamment conçue pour le stockage de charges lourdes, telles que les fondations d’éoliennes en mer pesant plus de 1 000 tonnes.
Le calendrier, prévisionnel, s’annonce assez serré. En effet, les premiers travaux pourraient démarrer dès l’année prochaine voire début 2020. La livraison de l’ensemble est attendue fin 2024.
À signaler que pour cette opération, le port a recours à une concertation publique qui se déroulera jusqu’au 18 mars prochain. «Nous voulons la plus grande transparence sur ce dossier avec l’objectif d’ajuster notre projet préalablement à l’enquête publique», a conclu Michel Puyrazat.
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